Les Brokers jouent-ils le jeu avec leurs clients?

Au début du siècle, des échoppes dans les rues commerçantes permettaient de réaliser des opérations de change entre les différentes devises de la myriade de pays qui constituaient alors l'Europe. Dans certains pays, comme l'Angleterre, ces échoppes, qu'on appelait "bucket shops" faisaient souvent leur propre clearing : les ordres étaient jetés dans un seau (un "bucket") pour être confrontés à un autre moment ou à la fin de la journée. Cela augmentait la rapidité d'exécution des ordres, mais cela permettait aussi au broker de choisir, comme référence pour le débouclage des opérations dont il avait la charge,  le moment qui lui serait le plus favorable... 

Depuis, le marché des changes s'est étendu, il couvre l'ensemble du monde, l'ensemble des monnaies, et fonctionne 24/24H. La régulation a certes fait de gros progrès, et les scandales sont rares (à condition de faire attention de prendre un courtier agréé !). Mais certaines pratiques contestables demeurent. 

Elles sont de trois types :

Un pricing opaque :

Le marché Forex est un marché qui n'est pas régulé par une instance centrale, comme peuvent l'être les marchés des actions dans la plupart des grands pays. Le cours fourni par le broker et celui auquel son client doit accepter de réaliser ses échanges. Il est parfois difficile de savoir si le Broker fournit un "juste" prix ou s'il ajoute, parfois, quelques Pips lorsque les cours s'envolent : c'est le principe même du Price-shading.

Un effet de levier disproportionné :

Certains brokers forex offrent des effets de leviers allant jusqu'à 200. Cela attire les traders inexpérimentés, qui fantasment sur des profits records et rapides. En réalité, cela sert surtout à "essorer" rapidement des néophytes un peu trop crédules. Les traders doivent apprendre à user de l'effet de levier avec modération pour durer sur les marchés.

Un système en défaveur du client.

Sur le marché Forex, chaque broker centralise les ordres de tous ses clients. Plus sa base est large, plus le nombre d'opérations est élevé, et plus les mouvements de ses différnets clients s'annuleront.

Cela explique pourquoi un grand nombre d'opérations sont effectuées sans contrepartie. Cela veut dire que c'est le broker lui-même qui doit prendre une partie des positions et qui doit servir de contrepartie à celles effectuées par ses clients (Market making). Cela l'amène forcément à "jouer contre ses clients" à un moment ou à un autre. D'autant qu'il dispose d'un flux d'information permanent sur les opérations réalisées par l'ensemble de ses clients (orientations et tailles des positions, historique des clients, stratégie des grands comptes, etc...) qu'il garde pour lui-même... Beaucoup de brokers ont mis en place, face aux reproches qui leur avaient été faits, des "no dealing desk", qui offrent un service automatique et plus juste. Mais cela ne résout pas le problème de la contrepartie finale...

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Arnaud Jeulin Responsable de la publication, Trader

Après un diplôme d'ingénieur, Arnaud a commencé une carrière de développeur. Il a travaillé avec des traders et des services de back office pour mettre en place des prototypes et des outils de trading. Il a ensuite créé sa propre entreprise en 2003.

Il a été responsable du webmarketing pour la Banque en ligne Suisse Synthesis, depuis rachetée par Saxo Bank. Il a aussi fait des audits pour différents brokers et participé à plusieurs salons professionnels pour les courtiers à Londres, Paris et Chypre.

Depuis 21 ans Arnaud a approfondi sa connaissance des brokers et des marchés, il utilise son expérience pour améliorer Mataf afin d'éviter d'orienter les visiteurs vers des brokers malhonnêtes ou des stratégies de trading dangeureuses.

Vous pouvez le joindre via les réseaux sociaux suivants ou par email :

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