L'analyse technique et le Forex

L'analyse technique, autrement dit la capacité de prévoir les changements de prix à partir des variations passées, a toujours été un sujet brûlant. Il existe trois écoles qui se disputent sur ce point. Il y a ceux qui pensent que c'est une science qui fonctionne bien ; ceux qui pensent que c'est une science auto-réalisatrice et ceux qui pensent qu'elle est inutile comme instrument de prévision.

Une théorie contestée

L'analyse technique a pourtant bien évolué depuis l'époque où cette controverse est née ! Le développement des réseaux neuroniques et les progrès de la programmation ont notamment permis des avancées significatives dans ce domaine. Mais elle s'est heurtée à une évolution tout aussi déterminante de la théorie générale des marchés. Et notamment des avancées d'économistes comme Eurgene Ferma, qui ont théorisé l'hypothèse de l'efficience des marchés (HEM).

Cette théorie repose sur le constat qu'il ne faut pas compter sur la mémoire des marchés, qu'il faut se fier au cours du moment, qu'il faut s'en tenir aux flux de trésorerie pour estimer la valeur d'un actif coté et que les titres sont substituables pour un même niveau de risque (Brealey, M. Myers et F.Allen, M. Cheikh El Mehdi Principes de gestion financière, 8ed, 2006). Mise à mal par les avancées sur la finance comportementale, cette théorie HEM reste admise, après re-examen de l'impact des anomalies de marché.

Sa conclusion est sans appel : toute prévision basée sur les données passées ne permet pas d'obtenir une performance supérieure à celle de portefeuilles diversifiés ayant le même risque (J. Senanedsch, Efficience informationnelle des marchés : la performance de l'analyse technique, Thèse de Doctorat université Paris I Panthéon-Sorbonne, 2009). Cela a conduit à préconiser une stratégie "Buy and Hold" (conservation des titres sur le long terme), totalement à l'opposé à la philosophie du Forex.

Et pourtant, ça marche !

Pourtant, l'analyse technique, appliquée à certains marchés, a prouvé son efficacité et a permis à certains fonds de réaliser d'énormes profits. C'est le cas des marchés de devises, où, comme l'a montré Blake LeBaron (Blake LeBaron, Technical Trading Rule Profitability and Foreign Exchange Intervention, dans le "Journal of International Economics"), en 1999, les interventions des banques centrales sont essentielles à la compréhension de la performance. Les variations des monnaies reposent en effet en grande partie sur des politiques monétaires mises en place par les banques centrales. Celles-ci se doivent, pour rassurer les acteurs économiques, d'être lisibles et donc prévisibles, contrairement au marché actions, livré à une multitude de facteurs de moindres importance, certes, mais totalement imprévisibles.

L'impact de l'analyse technique a aussi bénéficié des avancées des ordinateurs utilisant des programmes neuronaux, qui peuvent élaborer des solutions dans des environnements non-linéaires, ou, pour faire simples, illogiques. Ces programmes, qui ont servi longtemps à prévoir la météo, sont aujourd'hui de plus en plus souvent utilisés dans les études boursières et ont prouvé leur efficacité ("Neural Networks to Perform Technical Forecasting of Forex," Jingtao Yao et Chew Lim Tan). D'autres études ont montré que dans certains domaines, les réseaux neuronaux pouvaient atteindre 80% d'efficacité dans leurs prévisions.

Si vous n'avez pas de réseaux neuronaux...

Voici quelques conseils si vous n'avez pas accès aux grands ordinateurs neuronaux.

Tout d'abord, suivez le Franc suisse et le Yen : toutes études le prouvent, ces deux devises sont les plus simples à suivre. Notamment le Franc suisse dont la politique monétaire est très lisible. Le Yen, malgré le changement d'orientation décidé fin 2012, reste aussi un havre monétaire, aux orientations à très long terme.

Second conseil  : préférez les moyennes mobiles. Plusieurs études démontrent que les moyennes mobiles sont un des meilleurs moyens d'aborder les modèles de trading sur le Forex.

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Arnaud Jeulin Responsable de la publication, Trader

Après un diplôme d'ingénieur, Arnaud a commencé une carrière de développeur. Il a travaillé avec des traders et des services de back office pour mettre en place des prototypes et des outils de trading. Il a ensuite créé sa propre entreprise en 2003.

Il a été responsable du webmarketing pour la Banque en ligne Suisse Synthesis, depuis rachetée par Saxo Bank. Il a aussi fait des audits pour différents brokers et participé à plusieurs salons professionnels pour les courtiers à Londres, Paris et Chypre.

Depuis 21 ans Arnaud a approfondi sa connaissance des brokers et des marchés, il utilise son expérience pour améliorer Mataf afin d'éviter d'orienter les visiteurs vers des brokers malhonnêtes ou des stratégies de trading dangeureuses.

Vous pouvez le joindre via les réseaux sociaux suivants ou par email :

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