Accords du Louvre : ils ont fait pschit !

La fin des accords de Bretton Woods, en 1971, plonge le monde dans un chaos monétaire nouveau. Les accords de Bretton Woods, signés en 1944, étaient en effet idéaux. Ils organisaient un monde très stable et prévoyaient la convertibilité en or de la monnaie centrale du système monétaire mondial, le dollar, la fixité des taux de change et une totale solidarité entre les signataires. Mais à la fin des années 60, le dollar commençait à fluctuer énormément, mouvements que les banques centrales ne parvenaient plus à arrêter. Les Etats-Unis se mirent alors à accumuler des déficits, déficit de la balance des paiements et déficit commercial et les capitaux quittèrent massivement le billet vert, pour se convertir en or ou en d'autres monnaies, menaçant l'édifice patiemment bâti.

Nixon dit non à l'or

En 1971, Nixon annonce l'inconvertibilité du dollar en or, une taxe sur les importation et le blocage des prix et des salaires. C'est la fin du système de Bretton Woods. Au Smithsonian Institute de Washington, les grandes puissances confirment l'inconvertibilité du dollar en or, acceptent une dévaluation de 7,89% du dollar et la réévaluation correspondante du Mark (+13,57%) et du Yen (+16,88%). Mais le système ne va tenir longtemps, le dollar continue à glisser et à partir de 1973, un régime de change flottant est adopté (Accord de la Jamaïque de 1976).

Le dollar poursuit sa chute (-50% par rapport au Mark en six an!). Paul Volker, le nouveau gouverneur de la Fed, relève le taux : le dollar remonte. Mais creuse les déficits : en 1985, les USA jettent l'éponge et organisent, lors des accords du Plaza, un nouveau glissement de 20% du dollar par rapport aux monnaies concurrentes. Qui ne permit de résoudre la crise : les économies occidentales exportatrices continuaient de soutenir l'appétit de biens des Etats-Unis en achetant ses bons du Trésor.

La France déjà déficitaire

Il fallait trouver un système plus stable : ce sont les accords du Louvre. Signés le 22 février 1987, à Paris, ils engagent les pays développés sur la voie d'une coordination des politiques fiscale et monétaire. La France s'engage (déjà) à réduire son déficit, le Japon son excédent, la Grande-Bretagne ses dépenses publiques. Surtout, les Etats-Unis acceptent de réduire leur déficit, leurs dépenses et leurs taux d'intérêt. L'aspect le plus novateur est l'introduction d'objectifs de cours pour les monnaies exprimés sous forme de fourchettes ou de Tunnel (2,5% autour d'un pivot) et plus de cours-cibles. C'est un système déjà utilisé dans le cadre du SME (Système monétaire européen). 

Tout ça pour... ça!

Un bien bel accord. Mais qui va durer seulement... huit mois. En effet, en octobre 1987, l'Allemagne, pour juguler l'inflation, monte ses taux de 3,6 à 3,85%. Les Etats-Unis augmentent alors les leurs à 7%. Cela n'empêche pas le dollar de sortir de son tunnel. L'accord du Louvre vole en éclat. Le monde est depuis orphelin d'un système permettant de réguler les politiques économiques, monétaires et fiscales, permettant une meilleure stabilité du système des changes flottant.

Le système actuel est donc susceptible de réagir à toutes les informations sur les équilibres financiers et commerciaux des nations et à toutes les décisions en matière de taux d'intérêt des banques centrales de chacune des zones monétaires. On peut le regretter sur un plan formel. Ecrasons une larme! Mais, d'un point de vue pratique, il faut avouer que le Forex n'aurait pas un intérêt aussi grand et qu'il offrirait de bien moindre perspectives de profit si le monde avait conservé ces fameux... accords du Louvre !

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Arnaud Jeulin Responsable de la publication, Trader

Après un diplôme d'ingénieur, Arnaud a commencé une carrière de développeur. Il a travaillé avec des traders et des services de back office pour mettre en place des prototypes et des outils de trading. Il a ensuite créé sa propre entreprise en 2003.

Il a été responsable du webmarketing pour la Banque en ligne Suisse Synthesis, depuis rachetée par Saxo Bank. Il a aussi fait des audits pour différents brokers et participé à plusieurs salons professionnels pour les courtiers à Londres, Paris et Chypre.

Depuis 21 ans Arnaud a approfondi sa connaissance des brokers et des marchés, il utilise son expérience pour améliorer Mataf afin d'éviter d'orienter les visiteurs vers des brokers malhonnêtes ou des stratégies de trading dangeureuses.

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