Soros, il a fait sauter la Banque d'Angleterre en septembre 1992 !

A 82 ans, en janvier 2013, au forum international de Davos, devant un auditoire abasourdi, George Soros déclarait : « nous n'avons toujours pas vraiment compris comment fonctionnent les marchés financiers ».

En 2012, c'est banco avec le Yen

Etonnant aveu pour ce financier qui a, justement, gagné une fortune (estimée à 19 milliards de dollars, selon le magazine Forbes) en réussissant à comprendre -avant les autres- les mouvements des monnaies et d'autres actifs cotés. « Nous avons introduit des instruments synthétiques et inventé des produits dérivés dont nous ne comprenons pas vraiment les effets qu'ils peuvent avoir », a poursuivi ce milliardaire américain d'origine hongroise.

" Soros n'est peut-être plus aussi affûté qu'avant ! " vous dites-vous... Erreur : l'octogénaire a encore de la ressource. Selon Wall Street Journal, citant des sources proches du dossier, il aurait gagné autour d'un milliard de dollars en pariant, fin 2012, contre le yen. Or le yen a perdu près de 20% contre le dollar de novembre à début février, avec l'arrivée du gouvernement de Shinzo Abe qui a forcé la Banque du Japon à assouplir davantage sa politique monétaire.

L'auteur du Black Wenesday

Mais le plus gros coup de Soros remonte au 16 septembre 1992. Ce jour-là a même été baptisé, en Grande-Bretagne le Black Wednesday (Mercredi noir). C'est le jour où le financier d'origine hongroise a fait tomber la Livre Sterling. Jusqu'alors on pensait qu'un homme seul, même épaulé par quelques autres spéculateurs ne pouvait pas faire plier la devise d'un grand pays. On avait tort.

A cette époque (dans les années 90), le gouvernement britannique veut maintenir, pour des raisons de prestige plus que de politique commerciale, la Livre à une parité de 2,7 marks. Nous sommes alors dans le cadre, un peu strict, du système mis en place au niveau de la Communauté européenne et connu sous le nom de Mécanisme de Change européen (ERM). Celui-ci institue des taux de change fixe entre les monnaies européennes. Mais la parité Livre/mark devient intenable car les deux économies divergent trop entre elles. Or, l'inflation britannique est à l'époque beaucoup plus forte que celle de l'Allemagne. Pour soutenir sa monnaie, la banque d'Angleterre est donc obligée de remonter ses taux d'intérêt, avec des taux à deux chiffres, puis de racheter sa propre monnaie sur les marchés.

La Livre en sterling "short"

Soros, avec son fonds Quantum, et quelques autres, s'aperçoit de la fragilité britannique et commence à emprunter massivement pour "shorter" la livre sterling. Le 16 septembre 1992, la BoE (Bank of England) jette l'éponge après avoir perdu des milliards : la Livre sort de l'ERM. Elle y rentrera à nouveau plus tard, mais avec une parité différente, plus compatible avec la situation économique réelle du pays. Dans cette affaire, Soros empoche un profit de plus d'un milliard de dollars et se fait la réputation - pas usurpée - du plus grand spéculateur de la planète...

Dans les années qui suivent, Soros continue d'écumer le marché des devises du monde entier. On le retrouve en Thaïlande et en Malaisie où il perfectionne sa technique. Une plongée en profondeur dans les comptes d'un pays, à la recherche d'erreurs d'évaluation, qui lui permettent aussi parfois d'influer sur des changements politiques majeurs, en faveur de davantage de démocratie.

Il est par ailleurs un philanthrope, très actif d'abord dans les pays de l'ex-bloc de l'est, et désormais dans les pays émergents.

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Arnaud Jeulin Responsable de la publication, Trader

Après un diplôme d'ingénieur, Arnaud a commencé une carrière de développeur. Il a travaillé avec des traders et des services de back office pour mettre en place des prototypes et des outils de trading. Il a ensuite créé sa propre entreprise en 2003.

Il a été responsable du webmarketing pour la Banque en ligne Suisse Synthesis, depuis rachetée par Saxo Bank. Il a aussi fait des audits pour différents brokers et participé à plusieurs salons professionnels pour les courtiers à Londres, Paris et Chypre.

Depuis 21 ans Arnaud a approfondi sa connaissance des brokers et des marchés, il utilise son expérience pour améliorer Mataf afin d'éviter d'orienter les visiteurs vers des brokers malhonnêtes ou des stratégies de trading dangeureuses.

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