Les 9 grandes banques centrales à la loupe

Les banques centrales sont vraiment très importantes sur le marché des devises. Elles ont en charge l'approvisionnement en monnaie de leurs économies. Elles interviennent aussi très régulièrement lorsqu'elles jugent qu'une parité est défavorable à leurs économies ou que l'inflation menace la croissance. Leur arme principale : le taux de refinancement, c'est-à-dire celui auquel elles prêtent aux banques, afin que ces banques puissent elles-mêmes irriguer l'économie en prêtant au reste de acteurs économiques.

Les principales Banques centrales se réunissent avec une fréquence plus ou moins grande, qui influe sur les cours croisés des devises. Il est donc important de comprendre comment elles fonctionnent pour savoir comment anticiper leurs décisions. Voici donc un résumé du fonctionnement, des objectifs et de la fréquence de réunions des neuf banques centrales les plus influentes.

La Réserve Fédérale Américaine (The Fed)

C'est sans conteste la plus influente de toutes les banques centrales. Le dollar US représente plus de 80% des transactions dans le monde, son cours est donc d'une importance capitale pour l'essentiel des transactions. Son objectif est la croissance à long terme et la stabilité des prix. A l'intérieur de la Fed, c'est le Comité fédéral de l'Open Market (FOMC), constitué de sept gouverneurs du conseil de la Réserve Fédérale, augmenté de 5 présidents des 12 Réserves fédérales régionales, qui décide des taux d'intérêt à appliquer.

A surveiller : Ses huit réunions annuelles

La Banque Centrale Européenne

Créée avec l'Euro, en 1999, elle décide des taux européens. Son conseil est formé des 6 membres de son conseil exécutif, et des présidents de toutes les banques centrales des pays formant l'Union. Son objectif est principalement la stabilité des prix, puis la croissance. La BCE s'est surtout attachée à maintenir les prix, et est souvent accusée d'avoir ainsi favorisé une montée de l'euro face aux autres monnaies, handicapant les exportations de la zone. Tout mouvement sur ses taux est précédé d'une série de mise en garde et d'informations à la presse, qui permettent d'anticiper largement ses mouvements.

A surveiller : les 11 conférences de presse annuelles de la BCE, qui précèdent toujours les mouvements de la banque.

La Banque d'Angleterre (BoE)

La plus vieille institution centrale au monde est dirigée par un comité de neuf membres (un gouverneur, deux vice gouverneurs, deux directeurs exécutifs et quatre experts extérieurs). Son objectif est de maintenir la stabilité des prix et la croissance. Mais dans les faits, la BoE est surtout attentive à la croissance britannique et a mené depuis 2008 une politique d'émission importante qui a fait fortement glisser la monnaie britannique par rapport à l'Euro.

A surveiller : les réunions mensuelles de la BoE

La Banque du Japon (BoJ)

La banque centrale japonaise est dirigée par une comité comprenant le président de la BoJ, deux vice gouverneurs, et six autres membres. L'objectif de la BoJ est de permettre la croissance à long terme. Elle a, pour cela, tout intérêt à maintenir le Yen à un bas niveau, afin de favoriser les exportations. Elle se heurte alors aux objectifs de la classe politique japonaise, qui a, elle, tout intérêt à maintenir le Yen à un haut niveau afin de donner plus de pouvoir d'achat à ses électeurs qui, comme ils sont vieillissants, sont de moins en moins sensibles à l'aspect "industriel" de la devise et au problème des exportations. D'où une situation inextricable jusqu'à l'élection d'un nouveau gouvernement, fin 2012, bien décidé à faire glisser la monnaie nipponne par rapport à celle de ses principaux partenaires et concurrents.

A surveiller : les réunions de la BoJ ont lieu une ou deux fois par mois, selon les besoins.

La Banque populaire de Chine (BPC)

La BPC (Zhōngguó Rénmín Yínháng) est la banque centrale de la République populaire de Chine. Son président est nommé par le premier ministre, nomination approuvée par l'Assemblée nationale populaire. IL est automatiquement membre du Conseil des affaires d'état. La BPC a été créée en 1948 dans le Hebei, avant d'être transférée, avec la proclamation de la République populaire de Chine, à Pékin. Sa devise est le yuan, appelé aussi, en Chine, le Renminbi.

Elle gère les émissions de monnaie fiducaire (Pièces et billets) mais ne gère pas les réserves de change, qui sont confiées à un autre organisme, connu sous le nom de State Administration of Foreign Exchange. Son rôle est purement exécutif. L'objectif de la Chine est de maintenir ses exportations et de contenir son inflation. Pour contenir l'inflation, elle limite la consommation intérieure et le prix d'un certain nombre de biens, au besoin par la force. Mais elle peine à juguler l'inflation des salaires. Elle réussi cependant à maintenir sa monnaie à une parité très favorable par rapport à celle de ses concurrents : en 2013, sa monnaie serait sous-évaluée d'environ 41% par rapport au dollar (http://www.economist.com/content/big-mac-index). Les décisions de la BPC n'influent que sur les autres monnaies, car le Yuan est inconvertible.

A surveiller : les décisions de la BPC sont brutales et ne sont jamais précédées de conférences de presse ou d'alertes.

La Banque Nationale Suisse

La Banque centrale suisse est dirigée par un comité de trois personnes qui décide non pas d'un taux d'intérêt, mais d'un pivot autour duquel cet intérêt peut fluctuer. La Suisse est très dépendante de ses exportations et souffre d'être devenue, surtout à partir de 2008, le coffre-fort du monde, faisant affluer, de par sa stabilité et son secret bancaire, des milliers de milliards de dollars d'épargne, qui ont considérablement renforcé sa devise face aux autres monnaies. L'attitude de la BNS, face à cela, a été très prudente, et ses interventions ont été rares et légères.

A surveiller : ses réunions trimestrielles

La Banque du Canada (BoC)

Elle est dirigée par un Comité des gouverneurs, formé du gouverneur de la BoC, le premier vice président et quatre autres vice présidents. Son objectif est de maintenir la stabilité de la monnaie et des prix, le second objectif ayant été mieux rempli que le premier.

A surveiller : ses réunions, huit fois par an

La Reserve Bank d'Australie (RBA)

Elle est dirigée par un comité comprenant le gouverneur de la Réserve,  le vice gouverneur, le secrétaire du Trésor et six membres indépendants nommés par le gouvernement. Son objectif est de maintenir les prix et l'emploi  et de favoriser la croissance.

A surveiller : ses réunions, onze fois par an, généralement le premier mardi de chaque mois, exception faite de janvier.

La Reserve Bank de Nouvelle-Zélande (RBNZ)

Son fonctionnement est simple : le taux d'intérêt est décidé, après consultation, par le gouverneur de la banque centrale. Son objectif est de maintenir la stabilité des prix et d'éviter les déséquilibres des taux, des changes et de la production. Un objectif difficile à tenir pour ce pays dont les échanges sont très dépendants des prix mondiaux des matières premières notamment agricoles...

A surveiller : ses huit réunions annuelles. La RBNZ fait rarement des ajustements à d'autres périodes.

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Arnaud Jeulin Responsable de la publication, Trader

Après un diplôme d'ingénieur, Arnaud a commencé une carrière de développeur. Il a travaillé avec des traders et des services de back office pour mettre en place des prototypes et des outils de trading. Il a ensuite créé sa propre entreprise en 2003.

Il a été responsable du webmarketing pour la Banque en ligne Suisse Synthesis, depuis rachetée par Saxo Bank. Il a aussi fait des audits pour différents brokers et participé à plusieurs salons professionnels pour les courtiers à Londres, Paris et Chypre.

Depuis 21 ans Arnaud a approfondi sa connaissance des brokers et des marchés, il utilise son expérience pour améliorer Mataf afin d'éviter d'orienter les visiteurs vers des brokers malhonnêtes ou des stratégies de trading dangeureuses.

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