Les cinq chiffres qui font bouger le dollar

Tous les traders vous le diront : leurs mouvements sont souvent le résultat d'une étude attentive d'un ensemble d'informations. Cela va d'une analyse globale de l'économie mondiale, à l'utilisation d'indicateurs techniques, en passant par l'analyse d'un certain nombre de données qui sont régulièrement publiées par certains organismes.

Cela peut être des organismes publics ou para-public (l'Insee, le Fédéral Census, les banques centrales, certains ministères), supra-nationaux (l'ONU, l'OMC, le G8, la Troïka) ou privés (le Medef, Standard & Poor's...). De leur capacité à anticiper les répercussions que ces informations peuvent  avoir sur le marché, les traders vont être capables -ou pas- de sortir des trades gagnants. Le problème n'est pas d'obtenir ces informations. Aujourd'hui, tous les sites Internet, tous les pages d'accueil de courtiers permettent d'obtenir une bonne couverture des événements. Le problème est de savoir distinguer celles qui ont réellement de l'importance et les autres.

Les traders forex sont dans une situation tout à fait similaire : ils doivent gérer un nombre considérable d'informations et savoir lesquelles auront une vraie influence sur la monnaie qui les intéresse. Pour le dollar, par exemple, il existe un certain nombre d'informations qu'ils ne doivent en aucun cas manquer. Nous en avons isolé cinq.

Toutes ont leur importance, mais certaines d'entre elles  peuvent en avoir davantage que d'autres, à un moment donné. Le marché réagit de manière dynamique à ces informations : il va par exemple accorder davantage d'importance à des informations sur la présence d'inflation dans l'économie si, par exemple, la banque centrale a eu, au cours des mois précédents, une politique monétaire plus conciliante. Et parfois, la direction (à la hausse ou à la baisse) que prennent ces chiffres est plus importante pour les observateurs attentifs que le chiffre lui même... Voici donc ces indicateurs qui font bouger le dollar et qu'il faut surveiller de près...

La Balance commerciale

Le Bureau d'analyse économique (BEA) et le bureau du Census américain, produisent conjointement, un rapport sur les exportations et les importations américaines. Il est publié six semaines après la fin du mois sur lequel il porte, à 8h30, heure de Washington, soit UTC (Temps universel Coordonné) - 5 heures.

Dans ce rapport, le chiffre qui est surtout analysé est le Déficit de la balance commerciale. Il représente la valeur des exportations américaines diminuée de la valeur des importations. Les USA n'ont plus enregistré, depuis des années, de surplus, et affiche un déficit conséquent. L'important n'est donc pas de savoir s'il y a surplus ou déficit, mais plutôt quelle est l'ampleur du déficit par rapport à ce qu'il était le mois précédent ou le même mois, un an plus tôt. De manière générale, un déficit est une mauvaise nouvelle du point de vue d'une monnaie. Car il signifie qu'il y a plus de demande de biens étrangers que d'exportations. Or ces biens importés sont payés avec des devises, ce qui augmente la demande de ces devises et tend donc à les renforcer. D'où l'intérêt de connaître l'ampleur de ce déficit...

L'emploi non-agricole américain

Ce "Nonfarm Payroll" (emploi non agricole) est publié le 1er vendredi du mois qui suit celui sur lequel portent les chiffres, à 8h30, heure de Washington, soit UTC (Temps universel Coordonné) - 5 heures. Il est annoncé par le bureau des statistiques du Ministère du travail américain.

Le chiffre fait le compte des emplois gagnés ou perdus dans le mois. Il est obtenu par la compilation des données obtenues auprès de 350 000 entreprises américaines représentant plus de 40 millions d'emplois. C'est donc une image assez réaliste de la situation de l'emploi aux USA. Cette statistique s'exprime sous une forme originale : un chiffre, suivi d'un "k" et précédé d'un chiffre "+" ou "-". Il représente le gain ou la perte d'emploi exprimée en milliers, par le biais du "k". Un +300k signifie cdonc un gain de 300 000 emplois dans le mois. C'est un indicateur avancé de la consommation (plus de salariés qui dépenseront leurs salaires) et du PIB américain. Il va généralement de pair avec une reprise économique, qui se traduit logiquement par une hausse des taux d'intérêt et une plus grande attractivité de la devise américaine pour les étrangers. Un hausse, plusieurs mois de suite, de ce Non farm payroll est donc un driver reconnu d'une hausse du dollar.

Le Produit intérieur brut

Il est publié par le bureau d'Analyse Economique du ministère du commerce américain (US department of Commerce) le dernier jour de chaque trimestre, à 8h30, heure de Washington, soit UTC (Temps universel Coordonné) - 5 heures. Il permet de connaître la valeur totale des biens et services produits à l'intérieur du pays dans un temps donné. Il s'agit d'une donnée simple, obtenue en compilant la somme de la Consommation, des Investissements privés, des dépenses de l'Etat et des exportations de biens et services, dont on retranche les importations de biens et services.

C'est une mesure pratique de la santé de l'économie d'un pays. S'il augmente, cela signifie que la croissance est positive et que les taux d'intérêt auront tendance à se tendre, ce qui devrait conduire à une hausse de la devise. Bien sur, s'il baisse, la devise a tendance, elle aussi à baisser... Les traders sont particulièrement sensible à cette donnée. D'autant plus qu'elle a déjà fait l'objet, avant sa publication, d'un consensus. Savoir réagir en cas de chiffre publié supérieur ou inférieur au consensus est alors primordial.

Les ventes de détail

Ce chiffre est publié par le Bureau du Census du Ministère du commerce autour du 13 du mois suivant celui sur lequel portent les chiffres, à 8h30, heure de Washington, soit UTC (Temps universel Coordonné) - 5 heures. Il mesure les ventes de biens de détail sur une période donnée et permet de juger de la vigueur de l'économie. Plus il est fort, plus il est susceptible de faire monter le dollar...

La production industrielle

Les chiffres de la production industrielle sont publiés par le bureau de la Réserve fédérale autour du 16 de chaque mois à 9h15, heure de Washington, soit UTC (Temps universel Coordonné) - 5 heures. Ils concernent le pois précédent et sont basés sur les volumes brut de biens produits par les sociétés industrielles des Etats-Unis. Encore une fois, des chiffres en forte hausse indiquent une économie en croissance et tendent à faire monter le dollar.

Ces cinq indicateurs font partie des chiffres à ne manquer sous aucun prétexte. Bien sur, d'autres indicateurs sont aussi à suivre, selon les préférences et l'expérience de chacun. Parmi eux, on peut citer les ventes immobilières, les achats de bonds du trésor américain par des non-résidents et le niveau des réserves en dollars des autres pays. S'y ajoutent aussi la situation des autres blocs monétaires. La crise de l'euro a contribué à un renforcement du dollar, monnaie souvent considérée comme un refuge en cas de crise financière.

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Arnaud Jeulin Responsable de la publication, Trader

Après un diplôme d'ingénieur, Arnaud a commencé une carrière de développeur. Il a travaillé avec des traders et des services de back office pour mettre en place des prototypes et des outils de trading. Il a ensuite créé sa propre entreprise en 2003.

Il a été responsable du webmarketing pour la Banque en ligne Suisse Synthesis, depuis rachetée par Saxo Bank. Il a aussi fait des audits pour différents brokers et participé à plusieurs salons professionnels pour les courtiers à Londres, Paris et Chypre.

Depuis 21 ans Arnaud a approfondi sa connaissance des brokers et des marchés, il utilise son expérience pour améliorer Mataf afin d'éviter d'orienter les visiteurs vers des brokers malhonnêtes ou des stratégies de trading dangeureuses.

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