Qu'est-ce que l'aversion au risque ?

Il s'agit d'une attitude individuelle

L'aversion au risque et la préférence pour le risque sont des attitudes psychologiques individuelles, des traits de caractère susceptibles d'évoluer dans le temps, mais qui ont à un moment donné une conséquence directe sur les choix des investisseurs et des traders de se porter sur telle ou telle opération d'achat ou de vente.

Une faible ou raisonnable aversion au risque permettra par exemple à un trader de maintenir pendant plusieurs heures ou jours une position perdante (l'achat du cross EUR/USD en phase baissière, par exemple) s'il anticipe un retournement positif de la tendance en faveur de l'euro à la suite de cette baisse ponctuelle et malgré cette baisse.

Une aversion au risque beaucoup plus élevée (cette aversion au risque peut aussi correspondre aux us et coutumes d'une société de trading, le trader se pliant alors aux ordres de sa hiérarchie ou encore aux demandes de ses clients) aurait pu conduire à solder au plus vite la position acheteuse EUR/USD, dès l'amorce d'une tendance baissière qui allait pourtant être infirmée par la suite.

L'ordre stop (c'est-à-dire à seuil ou à plage de déclenchement) permet typiquement aux investisseurs et aux traders de se couvrir face à des mouvements de baisse jugés trop importants en position vendeuse, et face à des mouvements de hausse jugés trop importants en position acheteuse. En fonction d'un certain profil d'aversion au risque bien sûr : les seuils diffèreront d'un investisseur à l'autre.

L'aversion au risque a cependant des caractéristiques générales

Individuelle et psychologique, l'aversion au risque a pourtant des caractéristiques liées au contexte économique et aux actifs concernés. En premier lieu, l'aversion au risque croît en situation économique incertaine, c'est-à-dire dans le contexte d'une faible croissance ou d'une stagnation de l'activité et des échanges.

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En ce qui concerne le Forex, la monnaie d'une zone économique pour laquelle les incertitudes seront plus importantes fera l'objet d'un surcroît momentané d'aversion au risque : la devise comportant un tel surcroît momentané d'aversion au risque (en lien avec l'économie de sa zone d'influence monétaire) sera plus vendue que d'habitude et aura donc tendance à se déprécier dans les cross la liant aux autres devises, alors que la devise bénéficiant d'une baisse de l'aversion au risque (grâce aux bons résultats économiques de sa zone d'influence monétaire) aura plutôt tendance à s'apprécier.

En second lieu, les échanges réalisés sur le Forex font traditionnellement de l'euro ou encore du dollar australien des actifs risqués : en conséquence, une croissance de l'aversion au risque « nuit » plus particulièrement à de telles devises.

Réciproquement, le yen et le dollar US sont traditionnellement considérés comme devises défensives, ce qui signifie qu'une croissance de l'aversion au risque, en particulier sur les cross les liant aux devises plus risquées, conduit à une appréciation de ces devises.

L'exemple du cross EUR/USD

En 2012, on relève une période longue et une période courte de baisse de la paire EUR/USD. La période longue va de février 2012 à fin juillet 2012, la paire EUR/USD baissant de 1,3463 à 1,2062. La période courte va de la mi-octobre à la mi-novembre 2012 (le pourcentage de baisse étant plus modéré).

Dans les deux cas, les incertitudes pesant sur la monnaie européenne, en particulier en regard du risque de faillite de l'Etat grec et des difficultés budgétaires de l'Espagne, ont clairement conduit à une nette augmentation de l'aversion générale au risque, et ainsi à une dépréciation de l'euro face au dollar.

Sur la deuxième période considérée, par exemple, se sont cumulés les mauvaises statistiques économiques européennes (début novembre 2012) et le rejet de la proposition de restructuration de la dette grecque par le ministre des finances allemand.

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Arnaud Jeulin Responsable de la publication, Trader

Après un diplôme d'ingénieur, Arnaud a commencé une carrière de développeur. Il a travaillé avec des traders et des services de back office pour mettre en place des prototypes et des outils de trading. Il a ensuite créé sa propre entreprise en 2003.

Il a été responsable du webmarketing pour la Banque en ligne Suisse Synthesis, depuis rachetée par Saxo Bank. Il a aussi fait des audits pour différents brokers et participé à plusieurs salons professionnels pour les courtiers à Londres, Paris et Chypre.

Depuis 21 ans Arnaud a approfondi sa connaissance des brokers et des marchés, il utilise son expérience pour améliorer Mataf afin d'éviter d'orienter les visiteurs vers des brokers malhonnêtes ou des stratégies de trading dangeureuses.

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